LE XVIIe SIECLE
Le XVIIe siècle, l’âge classique, serait l’acte de naissance de « l’écrivain », dans sa forme moderne. C’est la thèse, célèbre, de Viala. Un champ littéraire se constitue autour de l’Académie, institution étatique qui paradoxalement offre une certaine liberté aux écrivains dans la mesure où elle en fait les juges de la langue, leur octroie pour la première un statut social clair. La poésie à ses débuts domine l’Académie ; elle y est le genre le mieux représenté. Ceci ne concerne cependant qu’une faible fraction des écrivains, et ne doit pas faire oublier que les poètes restent sous la coupe des nobles. Une autre institution aristocratique offre de nouveaux débouchés aux poètes et change leur vie sociale, les salons, qui s’affirment aussi comme une instance de consécration. On invite les poètes pour faire briller cette société « d’honnêtes » gens, qu’ils nourrissent de lectures, de formes littéraires et de jeux ; mais le salon reste un lieu avant tout aristocratique, où les poètes ne sont, et de loin, pas les égaux des nobles.