La poésie comme activité sociale
Deux points de départ épistémologiques guident mes recherches. D’abord prendre en considération les œuvres qui ne se séparent pas du contexte historique et sociale dans lequel elles ont été créées. À la fois leur assise historique, telle la poésie de la Résistance ou plus lointainement les troubadours dont le « trobar » est un jeu avec les contraintes sociales auxquelles ils sont assujettis. Mais aussi l’histoire même de la poésie, tant les œuvres et les projets littéraires entrent en relation avec le passé – chaque poète a construit sa propre généalogie littéraire – et le présent. Le romantisme n’aucun sens si on ne l’inscrit à la Révolution de 1789, la Restauration, 1830, et encore la trajectoire propre des Romantiques souvent issus de la noblesse : comme le dit Paul Bénichou, « par le miracle de la littérature, le gentilhomme qui n’oublie pas ses titres est en mesure de les dédaigner ». Ensuite, ne pas prétendre à l’œuvre totale, à ouvrir définitivement le « noyau de nuit » (Breton) : la sociologie apporte un éclairage – que je crois – qui peut s’adosser, discuter, avec les études littéraires (ou philosophiques par exemple).
Un projet scientifique
Ce site expose les recherches que je mène sur la poésie. Poésie contemporaine, avec aussi un regard vers le passé jusqu’aux troubadours. L’angle est ici celui des sciences sociales, de la sociologie et de l’économie. Mes recherches portent sur le statut des poètes, la réputation, leurs trajectoires sociales, l’économie de la poésie. J’ai publié de nombreux textes sur le sujet, seul ou avec Pierre François, directeur de recherche au CNRS, et Ailsa Craig, professeur à Memorial University au Canada. Certains textes de recherche sont disponibles dans la page Publications, d’autres dans la page Documents de travail.
Un projet scientifique